Ça y est. Ce que les « orurenos » attendent impatiemment depuis la fin du carnaval 2009 arrive enfin : le carnaval 2010. Véritable fierté bolivienne, ce carnaval se targue d’être mieux que celui de Rio de Janeiro. Évidemment, il est moins connu, on n’a qu’à regarder la carte de l’Amérique du Sud pour comprendre la place que prend le Brésil dans l’imaginaire (et la réalité) latine.
Les écoles ne sont pas sitôt ouvertes (depuis 7 jours) que déjà, une semaine de congé se pointe le bout du nez. Et pour cause, il faut bien trois jours pour se préparer au Carnaval et deux afin de s’en remettre.
Ainsi, les préparatifs vont bon train : la floraison atteint son apogée, la ville se fait belle, les estrades géantes envahissent les rues. Les milliers de personnes qui y paraderont en dansant ou en jouant de la musique en sont à leurs dernières répétitions. Depuis des mois d’ailleurs, ils arpentent les rues chaque dimanche afin de peaufiner le tout sous les yeux attentifs et les lèvres souriantes des passants. Ici, tout le monde participe de près ou de loin au Carnaval. Tout groupe qui se respecte (jeunes et moins jeunes) paradera, dansera, jouera de la musique, ce qui me laisse penser que la parade du Carnaval de Québec pourra aller se rhabiller : ici, le Carnaval est un événement social, politique et tout le monde en fait sa fierté. Rien à voir avec la passivité des québécois (et j’en suis) qui semblent dire : « Allez, y fait frette, divertissez-moi, j’ai payé de mes impôts!»
Et pendant que les propriétaires d’estrades s’acharnent sur leur « vache à lait », les jeunes, eux, s’acharnent depuis maintenant près de 2 semaines à faire la guerre. Eh oui! Balounes d’eau et fusils de tout acabit emplissent les mains des jeunes et moins jeunes. Il est difficile de marcher au centre de la ville sans recevoir ces obus. D’ailleurs, les jeunes portent tous des vêtements à moitié mouillés qui témoignent des combats ayant déjà eu lieu. Les plus peureux portent des ponchos imperméables, ce qui n’est pas sans leur attirer d’avantage de projectiles. Alors que chez nous les victimes auraient tôt fait de dénoncer leur « agresseur », ici les gens, même les adultes, se contentent de sourire en regardant leurs vêtements trempés. C’est à croire qu’ils se remémorent ainsi les Carnavals de leur jeunesse. Parce que si le Carnaval, même à quelques jours de son lancement, laisse des traces sur les vêtements des passants, on devine aux yeux pétillants de ceux qui nous en parlent, que le Carnaval laisse aussi des traces dans l’âme de ceux qui le font vivre année après année.
Merci à vous 5 de partager vos découvertes. Votre blog est vraiment intéressant et votre aventure est inspirante. Vous avez vraiment une belle famille ;)
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