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Merci à vous tous amis lecteurs de notre blogue!

Vous nous avez solidairement accompagnés tout au long de cette merveilleuse aventure bolivienne. Rapatriés au Québec à la mi-aout 2010, nos problèmes de santé ayant eu raison de notre grande volonté, nous continuons à recevoir des commentaires de gens venus lire nos écrits. Merci!

A chacun d'entre vous, nous vous souhaitons que la santé soit au rendez-vous. Osez mettre en oeuvre les étapes menant à la réalisation de vos rêves... Vous savez, ces projets qui vous habitent au plus profond de votre coeur. Comme ce fut le cas pour nous avec notre vie en bolivie.

lundi 21 juin 2010

Festival de danzas et identité culturelle (par Pierre-Luc)

Ce soir avait lieu le Festival de danse du Collège-Anglo-Américano. Daphnée et Matisse, comme tous les élèves du collège, participaient à cette fête annuelle, sous les regards pétillants des parents et amis venus nombreux afin d'encourager les danseurs et danseuses. Imaginez deux heures trente de danses traditionnelles purement boliviennes! En tout, une quinzaine de danses ont été interprétées par les élèves de 3 à 18 ans. Ce sont autant de costumes qui ont défilé sur le terrain sportif, tous plus colorés les uns que les autres. Les enfants ont été superbes comme vous pourrez le constater sur le video accompagnant cette chronique!

Tout au long de cette belle soiree, il m'a été donné de constater la richesse culturelle bolivienne. Ce soir, cette richesse n'avait d'égale que la fierté des élèves ; si les pétards à mèches éclairaient parfois la surface de danse, leur lumiére n'était rien à côté des étincelles dans les yeux des élèves qui achevaient, tour à tour, leurs performances!

Toutefois, pour moi, le constat était plus navrant: si un tel festival de danse s'était tenu dans une école secondaire du Québec, quelles danses les élèves auraient-ils bien pu présenter? Une fois le "set carré" présenté et les 15 minutes de spectacles terminées, les spectateurs seraient retournés chez eux avec la nette impression de ne pas en avoir eu pour leur argent! Comment se fait-il qu' une culture si "distincte" que la nôtre ne puisse pas faire étalage de ses traditions? Pourquoi est-il nécessaire que les Canadiens fassent les series pour qu' on voit poindre un semblant de fierté de ce que nous sommes?

Devant tant de traditions boliviennes, j'en viens à me demander lequel des pays, le Canada ou la Bolivie, est le plus pauvre. La réponse ne se trouve certainement pas dans les données économiques et le PNB, le produit national brut de notre pays occidental fait bien pâle figure devant le PNB, le produit national de bonheur de notre pays d'adoption! Espérons qu'un jour, nous saurons retrouver nos racines, que nous serons fiers de nos traditions québécoises et que nous mettrons en lumière ce qui nous rend si "distinct". Si toutefois nous étions incapables d'y arriver seuls, gageons qu'il y aura bien des boliviens disponibles pour venir faire de la coopération internationale au Quebec afin de nous aider à retrouver un tant soit peu de ce qui nous rend si fiers d'être Québécois!


Petit mot de la fin par Sandra:
D'ailleurs, notre 24 juin approche à grand pas.... Bonne St-Jean chers amis québécois! De la verdure des plaines, admirez le feu de joie au son de la musique de Gilles Vigneault tout en dégustant une bonne bière entre amis! Ouf...je sens poindre un sentiment de nostalgie en moi. Hey oui, je suis vraiment fière d'être québécoise....

"Gens du pays, c'est à votre tour, de vous laissez parler d'amour..." Je vous jure que ce 23 juin, à 22 hres précises, je participerai, au coeur du Salar de Uyuni où je serai en vacances, à ce moment magique, ce record de milliers de compatriotes québécois qui entonneront l'hymne national de notre pays tous en choeur. Vous pourrez nous compter, Julie, Jen et moi en plus.

mardi 8 juin 2010

Notre bilan-santé est dans le rouge! (par Sandra)

Bon, je sais que la vaste majorité de nos textes sont positifs, drôles ou réflexifs. Mais Pierre-Luc et moi on se disait justement hier que pour avoir une vision réelle de notre expérience, il ne fallait pas occulter les moments difficiles, enrageants ou larmoyants qui nous affublent aussi ici...principalement côté santé.

Alors, voilà, on se lâche lousse. On n'en peut plus!

J'en suis rendue à penser qu'on ne sera plus capable de se retrouver un assureur-santé à notre retour au Québec. Ça n'a juste pas de bon sens. Pour vous montrer l'odieux de la chose, je vous dresse un tableau rácapitulatif ...

Décembre-janvier: on passe un mois à avoir, chacun en alternance, vomissements, diarrhées, fièvre et grande fatigue. Ça me prend quelques semaines à comprendre que l'altitude ne peut pas être la seule responsable de cette galère et que probablement nous sommes à nous passer la même bactérie depuis un mois. Diagnostic: salmonellose pour les cinq. Antibios.

Février: Pierre-Luc chope la fièvre typhoide, une complication de la salmonellose. Vraiment costaud. 4 jours d'hospitalisation avec antibios intra-veineux. Le reste de la famille file pas terrible alors on se fait tester aussi. Résultats: tous sauf Matisse ont encore la salmonellose. Le traitement du mois dernier n'a pas marché. 2e shot d'antibios.

Mars: Sandra attrape a son tour la fièvre typhoide. Véritable cochonnerie. Hospitalisation suite à une diarrhée sans fin qui aboutit à une solide déshydratation. 4 jours d'antibios intra-veineux. Je vous entends dire: oui mais, ils n'ont pas reçu le vaccin contre ça?? Hey oui!!! (on peut conclure que c'est d'une efficacité redoutable)

Avril: Les symptômes démentiels de l'infection intestinale refont surface dans le corps déjà affaibli de Sandra. En plein voyage dans le campo, à 3 heures de ce qui peut s'appeller une ville. Résultat: ride d'ambulance de nuit pour la Paz, hospitalisation d'une semaine avec antibios intra-veineux. Diagnostic: infection intestinale à Cryptobacter Freundi (what?!?!), résistante à pratiquement tout ce qui se fait d'antibio, ce qui fait que je la trainais depuis un bail mais que les traitements antérieurs ne lui faisait pas un pli sur la bedaine.

1 semaine plus tard, début mai: Matisse est hospitalisé dans la même clinique de La Paz après que les docs de Oruro aient conclu qu'ils ne savaient pu quoi faire avec lui. 9 jours de fièvre entre 39 et 40, déshydratation. Diagnostic: fièvre typhoide. 1 semaine d'antibios intra-veineux. Et un petit bonhomme encore plus blanc, amaigri mais très courageux.

Fin mai: Daphnée se tape deux jours de vomissements suivi d'une semaine de grande faiblesse. Notre ami Benjamin, médecin (ouf, que c'est utile!), la visite quelque fois sur son divan de salon...et cette fois, pas besoin d'antibios, juste ben de la patience.

Première semaine de juin: Sacha prend le relais. Vomissements, diarrhée, fièvre. On dirait vraiment un disque qui finit pu de reprendre la même toune. Diagnoctic: la cr*^%$# de salmonellose On repart les antibios.

N'allez pas croire que ça nous affecte seulement nous. Nos collègues canadiens y goûtent aussi. En ce moment, alors que Sacha combat sa salmonelle, Christiane est hospitalisée à La Paz pour une parasitose, Janelle est en convalescence pour sa 4e salmonellose en 6 mois et Andrée-Ann poursuit des tests pour une gastritite secondaire à une infection intestinale. Et je vous rappelle que l'on est seulement 11 volontaires canadiens ici.

Maintenant, j'ai les numéros de cell de 3 médecins spécialistes. Je peux les joindre quand on en a besoin, jour, nuit, fin de semaine. Pas étonnant avec les honoraires que l'on paie... Pour vous donner une idée, jusqu''à maintenat, on a réclamé 5000$ aux assurances. On n'est sûrement pas le meilleur deal qu'ils aient fait!

On connait tous les conseils et trucs préventifs pas-possibles. Chaque fois, on les a revus avec les docs: pas d'eau, pas de fruits et légumes crus, désinfection au chlore, pas de 'tits jus en sac, pas manger dans la rue, laver ses mains 10x par jour, on cuisine maison...Mais on convient que plus le système est affaiblit, plus il est fragile à pogner tout ce qui passe. Et à cinq, disons qu'en plus la probabilité de se contaminer l'un-l'autre est plutôt grande.

Les crises de larme ont abondé, croyez-moi. On est écourés. Chaque fois, on se dit que l'on ne peut pas en prendre plus. Mais on continue... Plusieurs doivent penser qu'on est des fous finis. Peut-être en partie. On a pensé retourner au Canada, on y pense encore en fait. Chaque fois qu'il y en a un qui tombe sur le carreau, on y pense. Les médecins nous disent que nos corps vont finir par s'habituer aux bactéries locales. Honnêtement, après 7 mois, j'y crois de moins en moins...

Mais, faut croire qu'il y a beaucoup, beaucoup de positif dans notre vie ici... parce que le coeur y est toujours. Nous sommes, malgré tout, très heureux de vivre en Bolivie.

lundi 7 juin 2010

Personnages du voisinage (par Pierre-Luc)

Notre voyage est terre bolivienne est surtout fait de rencontres. Laissez-moi aujourd'hui le plaisir de vous présenter ceux qui ponctuent notre quotidien orurénien.

Il y a d'abord Carmen, qui tient la petite tienda voisine de notre maison. Les enfants adorent aller la voir à tous les jours afin d'effectuer les achats de base : lait, oeuf (avec parfois quelques plumes et quelques grains de paille!) et sucreries! C'est par le carreau de sa porte (que nous ne pouvons d'ailleurs franchir) qu'on s'adresse à elle en y allant d'un "Buenos dias señora Carmen". On l'entend alors arriver, clopinant et trainant des pantoufles avant d'y aller de son plus beau sourire.



Il y a aussi cette autre tienda, au coin de la rue: on y va pour sa bière! La propriétaire Angélica est fort sympatique, surtout depuis que je lui ai rendu SA bouteille. C'est qu'il faut comprendre qu'ici, les grosses bouteilles de bières sont "consignées", mais il est primordial que la bouteille retourne à SA propriétaire! Imaginez le drame alors qu'après un souper chez des amis, j'ai oublié SA bouteille. Dès que je passais devant sa tienda, elle y allait de sympathiques "MA BOUTEILLE!!". Il a bien dû se dérouler deux semaines avant que je lui rende cette fameuse bouteille. Inutile de vous dire que mes stratagémes étaient alors nombreux afin d'éviter ses appels désespérés: changer de côté de rue, presser le pas en regardant droit devant moi et faisant mine de ne pas entendre Sacha me dire: "Papa, la madame te parle!".

J'ai finalement rendue la bouteille à SA propriétaire et depuis, la relation est au beau fixe. Même si elle tente parfois de grimper le prix!

Il y a aussi Enrike, le chauffeur de taxi. Toujours ponctuel (c'est rare ici!) il va porter, chercher, porter et rechercher les enfants à l'école à chaque jour. Il est un chauffeur patient et courtois (ça aussi c'est rare ici!). Petit et un peu trappu, le visage rond ponctué de quelques poils de barbe, il semble incapable de faire du mal à une mouche. Pourtant, son surnom, "Piedra" (la pierre), cache un passé surprenant de champion national de boxe! La semaine dernière, d'ailleurs, il nous a raconté s'être servi de ses compétences à Cochabamba pour knocker un voleur de cellulaire. Aujourd'hui, il arbore une main droite enflée... alors que son adversaire, selon les dires d'Enrike, arborerait un nez cassé!

Il y a aussi Helena, qui chaque lundi, mercredi et vendredi vient donner un coup de pouce avec le ménage. Elle vient souvent accompagnée de sa fille Eveline qui, depuis, est devenue une bonne amie des enfants!

Mais il y a surtout Jorge et Anna-Maria, les propriétaires de la maison. Ils habitent presque avec nous, sur la même propriété. Ils sont nos voisins, nos conseillers, nos amis, nos grands-parents boliviens (bien qu'ils ne remplacent pas les vrais, évidemment! -message aux papis et mamies-).

Jorge est un travailleur acharné. Ingénieur de formation, il a perdu son emploi au CECI (l'organisme avec lequel nous sommes ici) il y a de cela quelques mois. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle il nous loue sa maison, alors qu'eux ont emménagé dans les "appartements" à l'avant de la maison. N'allez toutefois pas croire que le prix du loyer les laisse cousus d'or et d'argent. En fait, notre loyer sert exclusivement à défrayer les frais de scolarité et de loyer de leur plus vieux fils, Daniel, actuellement à l'université à La Paz. L'éducation est très importante pour eux, comme bon nombre de Boliviens. Il leur est donc très difficile de joindre les deux bouts.

Comme le malheur des uns fait le bonheur des autres, nos nombreux séjours à l'hopital leur ont donné un coup de pouce, Anna-Maria s'étant tranformée en gardienne auprès de nos enfants...et du chien!

Anna-Maria est, comme le veut la tradition, une femme au foyer. Bien qu'elle aurait aimé s'occuper de tout-petits en garderie, son mari (et l'époque) en avait décidé autrement.

Trois jours par semaine, d'ailleurs, elle cuisine pour le plus grand plaisir de nos papilles. Il faut savoir qu'une erreur médicale est à l'origine de son fillet de voix. Depuis, des montants exorbitants sont engouffrés dans ses soins de santé... les erreurs médicales ici sont rarement reconnues.


Plus d'une fois Jorge et Anna-Maria nous ont aidés et encouragés dans les moments difficiles. Je crois en fait qu'on s'appuient les uns les autres. Une chance pour nous qu'ils sont là et je sais aussi, pour l'avoir entendu de leur bouche, que nous sommes la meilleure chose qui leur est arrivée dans ces temps difficiles!


Autrement, depuis quelques semaines, les amitiés se multiplient: découvrir le "night-life" de Oruro aide. Ainsi, les Benjamin, Javier et autres oruréniens commencent à peupler notre quotidien... pour notre plus grand plaisir!


Gageons que le retour au Québec sera difficile!