vendredi 26 mars 2010
Enfin...des photos de la nouvelle maison de naissance de Curahuara!
vendredi 12 mars 2010
L'histoire de la porte à grande portée (par Sandra)
jeudi 25 février 2010
Le projet Aguayo : où on en est maintenant. (par Sandra)
Un résumé du mien:
- Renforcement des capacités via des ateliers et des "intercambios" pour les équipes médicales, les sages-femmes, les médecins traditionnels et les techniciens municipaux.
- Évaluer et renforcer les rôles et les responsabilités des techniciens municipiaux responsables du projet Un Aguayo.
À Curahuara de Carangas: nous avons inauguré la nouvelle maison de naissance ce mardi en compagnie de la délégation canadienne, la municipalité, le conseil municipal, les autorités originales, la Mancomunidad Aymaras sin fronteras, le groupe de mamans de Curahuara, l'association des md traditionnels et l'équipe de santé de l'hopital. (photos à venir sous peu)
Dans les autres municipalités, soit Corque, Belen de Andamarca, Huayllamarca et Totora, les salles d'accouchements interculturelles (à l'extérieur de l'hopital ou dans l'hopital mais avec une entrée indépendante) sont en construction et devraient être terminées en mars. Auparavant, l'équipe du projet a réalisé une étude sur les besoins de femmes de chacune des communautés. Les femmes veulent un lieu qui ressemble à leur maison, un lieu chaud, accueillant, avec une entrée indépendante, de la place pour leur famille, une cuisine et un matelas au sol pour y accoucher. Elles veulent pouvoir choisir l'intervenant qui les assistera, soit la sage-femme ou le médecin. Nous motivons donc les troupes de contractants, on voit à ce que les plans respectent les besoins des femmes (sinon, on fait des lettres et des tonnes de représentations!), on achète du matériel.
Nous sommes en plein processus de recrutement de sages-femmes traditionnelles. À Curahuara, Totora et Belen de Andamarca, les entrevues ont été réalisées avec les familles et les sages-femmes. Une sage-femme par municipalité a été engagée. Reste les entrevues à Corque. Mais on a de la difficulté à rejoindre le md directeur pour planifier notre visite. Difficile ici les communications. À Huayllamarca, pas de sage-femme traditionnelle... l'équipe de santé a donc opté pour se former à la vision humanisée et interculturelle.
Nous avons amorcé à dans toutes les municipalités, sauf Corque, une série de 6 ateliers de renforcement de compétences pour les médecins traditionnels. Selon la nouvelle politique de ssanté interculturelle d'Évo Morales, chaque centre de santé devrait compter une sage-femme traditionnelle et un md traditionnel. L'idée est géniale et innovatrice, mais par contre, la façon de faire n'est pas établie quant à la rémunération (rien n'est prévu en ce moment... c'est du cas par cas!), l'intégration, la formation...
Donc, suite aux 6 ateliers, nous appuierons les groupes de md traditionnels dans leur processus de reconnaissance auprès du département de santé d'Oruro. Nous sommes donc à réaliser des listes de md traditionnels, faciliter la création d'associations.
Je vais proposer au cours du prochain mois une reformulation pour les technicien-nes municipaux du projet. En ce moment, une personne qui travaille à la municipalité est responsable du projet pour sa région. Nous offrons une rétribution financière. Par contre, ces gens sont déjà très occupés avec leur travail à la municipalité, ils n'ont pas de temps à mettre sur le projet et plusieurs s'y connaissent peu en santé et peut-être même qu'ils ne s'y intéressent pas tellement non plus. En fait, ça ne fonctionne pas du tout. Et selon moi et le reste de l'équipe, nous avons absolument besoin d'un responsable sur place en tout temps, qui peut suivre l'avancement (ou non) du projet, motiver les gens, rester connecter avec les familles de la communauté. Pour nous qui voyageons quelques jours par mois dans les communautés, c'est impossible d'arriver à être aussi efficaces, sur les suivis notamment. On se réunit, la municipalité ou l'équipe de santé dit qu'ils feront ci ou ça...mais comment assurer le suivi? Quand en plus, les communications sont peu efficaces??? Pas d'internet et des lignes de cellulaires qui lâchent tout le temps...et ça, c'est quand il y en a!
Alors, voilà où on en est en ce moment. Il y a une 6e municipalité qui fait son entrée dans le prochain ce mois-ci, Santiago de Callapa. On ne chôme pas ici!!!
samedi 20 février 2010
J'ai rêvé d'un Rona... (par Sandra)
Votre contracteur coupe le trou beaucoup trop grand pour le skylight que vous avez acheté? Pas grave! Il refera la partie manquante du plafond. Mais, le gyproc ne se trouve pas à Oruro? Pas grave! Il refera le plafond avec de la cage à poule, de la paille et de la poudre de craie.
Vous désirez écouter de la musique locale mais votre fil de radio n'a pas de fiche? Pas grave! Entrez le fil dans la prise afin qu'il ressorte de l'autre côté, gossez un peu le tout (honnêtement, je n'ai pas retenu la manoeuvre). Et si le fil pend, rendant votre structure vacillante, posez un marteau sur un amas de parquet, en dessous du fil. Vous verrez, ça fonctionne!
Jen et moi sommes pas mal fières du travail accompli. Merci à ma petite famille venue nous aider durant le week-end avec beaucoup de coeur et d'ardeur. Plusieurs femmes sont venues visiter et sont enchantées de ce nouveau lieu, plus commode, qui sera leur nouvelle maison de naissance. Reste à terminer des petits détails (on repart à Curahuara demain)... et des dizaines de petits bébés pourront naître dans ce lieu humain, chaleureux, pratique...dans lequel il y aura un peu de nous.
jeudi 21 janvier 2010
Vidéo de présentation du projet «Un Aguayo...», réalisé par Pierre-Luc
http://www.youtube.com/watch?v=tryAoOxwCpE (cliquez sur ce lien)
Chers lecteurs de notre blogue, famille, amis, collègues et autres gens inconnus,
c'est avec un IMMENSE plaisir que nous vous présentons notre projet des dernières semaines. Pierre-Luc a réuni tout son coeur et son talent afin de réaliser un documentaire décrivant le projet de coopération canadienne sur lequel on travaille ici en Bolivie.
À l'origine, ce documentaire était destiné aux élèves de Pierre-Luc de l'École Juvénat Notre-Dame à St-Romuald afin de les sensibiliser à la réalité des pays en voie de développement dans le cadre d'une semaine thématique organisée sur ce sujet.
Nous avons finalement profité de l'occasion pour produire un vidéo pouvant s'adresser à toute personne désirant en savoir plus sur le projet «Un Aguayo», ses origines, ses fondements et ses avancées. Nous croyons que les images, les visages, les sons vous permettront de mieux vivre avec nous les émotions boliviennes de l'Altiplano.
Un sincère merci à toutes les femmes et familles, enfants, lamas, villageois, sages-femmes, membres des équipes de santé qui ont aimablement accepté de partager leur quotidien avec nous...et avec vous.
Bon visionnement...et bonne réflexion!
jeudi 24 décembre 2009
3 ans plus tard, Curahuara de Carangas: là où le projet «Un aguayo» est né (par Sandra)
C’est à Curahuara de Carangas, une petite municipalité andine située à 3 heures et demi de 4x4 d’Oruro, qu’a débuté le projet «Un aguayo para un parto sin riesgo» en 2006. Avec l’aide d’une volontaire québécoise d’Uniterra, Miriam Rouleau-Pérez, les gens de la municipalité ont entrepris de trouver des solutions aux taux élevés de mortalité maternelle et infantile. En effet la région de l’altiplano occupe tristement le 1er rang pour tout l’Amérique du Sud.
mercredi 9 décembre 2009
Cap sur Huayllamarca (par Sandra)
Contrairement à ce que l'on pourrait croire, le voyage est des plus agréables. Des paysages à couper le souffle: des montagnes couvertes de graminés, de toundra ou de cactus, les nuages juste au-dessus de notre tête, n'oublions pas que nous sommes à 3800m d'altitude. J'ai vu mon premier flamant rose ailleurs que dans un zoo, mon premier barrage de lamas. Il y a aussi les petites maison en banco isolées...qui semblent au milieu de nulle part, des femmes qui marchent sur la route qui s'éternise, des enfants seuls à vélo, les minis-villages qui surgissent sans qu'on s'y attende. Mes yeux avaient tout pour être occupés.
Ah oui, j'ai oublié de dire qu'on amenait avec nous une chica interne en médecine, assise sur le banc dans l'arrière du Jeep. Au passage, on a agrandit la familia avec deux femmes et leurs enfants respectifs qui se rendaient à notre atelier mais qui habitaient ±30 minutes de voiture de Huayllamarca. Elles ont eu de la chance. Certaines ont marché entre 3 et 6 heures pour s'y rendre. Comme quoi, la vie dans le campo est belle à voir, sans doute belle à vivre, mais certainement pas facile.
Sur la photo, on voit un des nombreux barrages de pierres. Détour dans le village oblige. Encore d'autres trouvailles... :)
El Campo : le préambule (par Sandra)
?%*&$, ça commence mal.
Ma première journée officielle sur le terrain et je passe tout droit.
Daphnée a eu une crise d'angoisse cette nuit à cause des chats qui gambadaient sur le toit de tôle et Sacha est venu nous rejoindre dans notre lit en me confinant à la couture latérale du matelas. Bref, j'ai mal dormi. Les nombreux réveils ont été agrémentés de séquences d'insomnie...une première journée de travail en espagnol, ça fait monter le niveau de stress un peu. La première impression, c'est important.
6h40: bzzz! La sonnette de la porte? Ruth est là, la chef du projet Un aguayo. Et moi, je dors. Bravo!Ahh! Et moi qui avait prévu faire mes bagages le matin-même! (On part pour 2 jours dans le campo (lire ici: les régions rurales éloignées. Lire entre les lignes: peu ou pas de commodités, selon les standards des occidentaux bien sûr. Sous-entend: être équipée un minimum). Donc, je me lève en bougonnant contre moi-même, mets 4-5 morceaux de linge dans mon sac, me brosse les dents en vitesse, attrape le sleeping -15°C et mon coupe-vent, cache 2 barres-tendres et une banane dans mon sac, vide dans ma bouteille l'eau que j'ai fait boullir la veille....et je sors dehors accompagnée de Matisse, le champion de l'entraide, qui m'aide à amener mes affaires. «Buenos dias Ruth! Lo siento por me retraso... »
Ruth m'attend, toute souriante, au volant du Jeep-qui-a-du-vécu du CECI. Ce n'est pas pire que ça... Ici, le temps est cyclique et il revient toujours. Bon, je vais m'assurer que la prochaine fois mon alarme en chanson de Schtroumph chante plus fort.
Mais pour le moment, je suis contente, un peu sonnée mais contente et je suis surtout emballée à l'idée de découvrir cette belle partie du monde et ses habitants, et ce qui constituera mon boulot pour la prochaine année. Vamos!