ENCOURAGEZ-NOUS ET DEVENEZ MEMBRES DE NOTRE BLOGUE!

Merci à vous tous amis lecteurs de notre blogue!

Vous nous avez solidairement accompagnés tout au long de cette merveilleuse aventure bolivienne. Rapatriés au Québec à la mi-aout 2010, nos problèmes de santé ayant eu raison de notre grande volonté, nous continuons à recevoir des commentaires de gens venus lire nos écrits. Merci!

A chacun d'entre vous, nous vous souhaitons que la santé soit au rendez-vous. Osez mettre en oeuvre les étapes menant à la réalisation de vos rêves... Vous savez, ces projets qui vous habitent au plus profond de votre coeur. Comme ce fut le cas pour nous avec notre vie en bolivie.

dimanche 11 juillet 2010

L'énergie spirituelle de la célébration du Nouvel An Aymara (par Sandra)


Il est 4 hres du matin, mon cadran sonne. Je vais réveiller Julie (mon amie québécoise en visite) parce que l'on a rendez-vous dans une demi-heure au centre-ville de Oruro. On va rejoindre mon ami Javier et ses cousins-cousines.

On se prépare à monter le plus haut mont de Oruro. Car dans chaque région de l'Altiplano, en ce 21 juin sosltice d'été (ben...d'hiver ici!) , nombreux sont les gens qui se rendent au plus haut point de la ville pour se rendre le plus près possible le soleil. Car aujourd'hui, on célèbre le Dieu Soleil, on célèbre le nouvel An Aymara. Aymara: l'identité culturelle autochtone de l'Altiplano. Un peu comme les atikameks ou les Iroquois au Québec.

Alors, Julie et moi, pleines de bonne volonté, on amorce notre ascencion...qui s'avèrera un véritable défi d'endurance. Oh god, montez une montagne de 500m...pas si pire, mais quand tu es déjà à 4000m d'altitude...tu cherches ton air, c'est pas possible!!! Ce qui aurait pris 20 minutes à nos amis oruréniens (s'ils n'avaient pas poireautés derrière nous), on l'a fait de peine et de misère en une heure et quart!!! Merci à René qui a eu la bonne idée de préparer un thermos de tisane de coca pour ses amies canadiennes, grandement affectées par l'altitude! Car oui, la coca a la propriété de diminuer le mal des montagnes. Vous en parlerez à Julie qui se mourrait de nausées au milieu de l'ascencion...

Au sommet, par contre, vous auriez dû voir le spectacle qui nous attendait....
Une centaine de personnes, jeunes et moins jeunes (je sais pas comment ils ont fait pour monter là), tous vêtus de vêtements typiques, jouant de la flute de bois et des tambours typiques...autour d'un feu de joie. Dansant, buvant, vivant la plénitude du moment...en pleine nuit, à attendre le lever du soleil. Au côté, flotte le drapeau multicolore des Aymaras.

Les groupes d'amis préparent leur "table blanche", un rituel où ils placent des blocs de sucre qui représentent des choses qui leur sont chères (des maisons, des coeurs, des enfants, de l'argent...), de l'alcool pure, du vin rouge, de la bière "spoutchée" après avoir été shakée....Sans oublier des feuilles de coca judicieusement sélectionnées par chacun des participants de la "table". Chacun en choisit une, pense à un souhait et la jette sur le papier blanc qui sert de table par terre.

Juste avant que le rond chaud du soleil se pointe derrière la montagne, le chef des autorités originales fait son discours. On est tous appelés à se placer d'un seul côté du feu de joie, face au soleil qui fera son apparition dans quelques minutes.

Il est environ 6h00. Tous se mettent spontanément à genoux, les mains levées, ouvertes, tendues vers le soleil. On demeure ainsi, tous silencieux...... On reçoit l'énergie du soleil levant.
Durant environ 7 minutes, le temps que la boule de feu sorte complètement de la montagne. Magique et totalement inspirant. Jamais je n'oublierai ce moment.

(Bon, je me dois de vous confesser quelque chose...En bonnes canadiennes que nous sommes, on n'a pas réussi à garder les mains dehors en continu pendant 7 minutes. J'ai dû faire des pauses de quelques secondes pour les mettre dans mes gants de lama. Trop difficile. Je sentais, oui, l'énergie spirituelle...mais aussi le frreettte glacial de l'Altiplano. Ayoye.)

Pierre-Luc et moi, on tient définitivement à conserver certains rituels appris ici. Et celui du Solstice d'été en fait certainement parti. Vous serez des nôtres l'an prochain??
Mais au fait, quel est le mont le plus haut de St-Henri-de-Lévis....???

lundi 21 juin 2010

Festival de danzas et identité culturelle (par Pierre-Luc)

Ce soir avait lieu le Festival de danse du Collège-Anglo-Américano. Daphnée et Matisse, comme tous les élèves du collège, participaient à cette fête annuelle, sous les regards pétillants des parents et amis venus nombreux afin d'encourager les danseurs et danseuses. Imaginez deux heures trente de danses traditionnelles purement boliviennes! En tout, une quinzaine de danses ont été interprétées par les élèves de 3 à 18 ans. Ce sont autant de costumes qui ont défilé sur le terrain sportif, tous plus colorés les uns que les autres. Les enfants ont été superbes comme vous pourrez le constater sur le video accompagnant cette chronique!

Tout au long de cette belle soiree, il m'a été donné de constater la richesse culturelle bolivienne. Ce soir, cette richesse n'avait d'égale que la fierté des élèves ; si les pétards à mèches éclairaient parfois la surface de danse, leur lumiére n'était rien à côté des étincelles dans les yeux des élèves qui achevaient, tour à tour, leurs performances!

Toutefois, pour moi, le constat était plus navrant: si un tel festival de danse s'était tenu dans une école secondaire du Québec, quelles danses les élèves auraient-ils bien pu présenter? Une fois le "set carré" présenté et les 15 minutes de spectacles terminées, les spectateurs seraient retournés chez eux avec la nette impression de ne pas en avoir eu pour leur argent! Comment se fait-il qu' une culture si "distincte" que la nôtre ne puisse pas faire étalage de ses traditions? Pourquoi est-il nécessaire que les Canadiens fassent les series pour qu' on voit poindre un semblant de fierté de ce que nous sommes?

Devant tant de traditions boliviennes, j'en viens à me demander lequel des pays, le Canada ou la Bolivie, est le plus pauvre. La réponse ne se trouve certainement pas dans les données économiques et le PNB, le produit national brut de notre pays occidental fait bien pâle figure devant le PNB, le produit national de bonheur de notre pays d'adoption! Espérons qu'un jour, nous saurons retrouver nos racines, que nous serons fiers de nos traditions québécoises et que nous mettrons en lumière ce qui nous rend si "distinct". Si toutefois nous étions incapables d'y arriver seuls, gageons qu'il y aura bien des boliviens disponibles pour venir faire de la coopération internationale au Quebec afin de nous aider à retrouver un tant soit peu de ce qui nous rend si fiers d'être Québécois!


Petit mot de la fin par Sandra:
D'ailleurs, notre 24 juin approche à grand pas.... Bonne St-Jean chers amis québécois! De la verdure des plaines, admirez le feu de joie au son de la musique de Gilles Vigneault tout en dégustant une bonne bière entre amis! Ouf...je sens poindre un sentiment de nostalgie en moi. Hey oui, je suis vraiment fière d'être québécoise....

"Gens du pays, c'est à votre tour, de vous laissez parler d'amour..." Je vous jure que ce 23 juin, à 22 hres précises, je participerai, au coeur du Salar de Uyuni où je serai en vacances, à ce moment magique, ce record de milliers de compatriotes québécois qui entonneront l'hymne national de notre pays tous en choeur. Vous pourrez nous compter, Julie, Jen et moi en plus.

mardi 8 juin 2010

Notre bilan-santé est dans le rouge! (par Sandra)

Bon, je sais que la vaste majorité de nos textes sont positifs, drôles ou réflexifs. Mais Pierre-Luc et moi on se disait justement hier que pour avoir une vision réelle de notre expérience, il ne fallait pas occulter les moments difficiles, enrageants ou larmoyants qui nous affublent aussi ici...principalement côté santé.

Alors, voilà, on se lâche lousse. On n'en peut plus!

J'en suis rendue à penser qu'on ne sera plus capable de se retrouver un assureur-santé à notre retour au Québec. Ça n'a juste pas de bon sens. Pour vous montrer l'odieux de la chose, je vous dresse un tableau rácapitulatif ...

Décembre-janvier: on passe un mois à avoir, chacun en alternance, vomissements, diarrhées, fièvre et grande fatigue. Ça me prend quelques semaines à comprendre que l'altitude ne peut pas être la seule responsable de cette galère et que probablement nous sommes à nous passer la même bactérie depuis un mois. Diagnostic: salmonellose pour les cinq. Antibios.

Février: Pierre-Luc chope la fièvre typhoide, une complication de la salmonellose. Vraiment costaud. 4 jours d'hospitalisation avec antibios intra-veineux. Le reste de la famille file pas terrible alors on se fait tester aussi. Résultats: tous sauf Matisse ont encore la salmonellose. Le traitement du mois dernier n'a pas marché. 2e shot d'antibios.

Mars: Sandra attrape a son tour la fièvre typhoide. Véritable cochonnerie. Hospitalisation suite à une diarrhée sans fin qui aboutit à une solide déshydratation. 4 jours d'antibios intra-veineux. Je vous entends dire: oui mais, ils n'ont pas reçu le vaccin contre ça?? Hey oui!!! (on peut conclure que c'est d'une efficacité redoutable)

Avril: Les symptômes démentiels de l'infection intestinale refont surface dans le corps déjà affaibli de Sandra. En plein voyage dans le campo, à 3 heures de ce qui peut s'appeller une ville. Résultat: ride d'ambulance de nuit pour la Paz, hospitalisation d'une semaine avec antibios intra-veineux. Diagnostic: infection intestinale à Cryptobacter Freundi (what?!?!), résistante à pratiquement tout ce qui se fait d'antibio, ce qui fait que je la trainais depuis un bail mais que les traitements antérieurs ne lui faisait pas un pli sur la bedaine.

1 semaine plus tard, début mai: Matisse est hospitalisé dans la même clinique de La Paz après que les docs de Oruro aient conclu qu'ils ne savaient pu quoi faire avec lui. 9 jours de fièvre entre 39 et 40, déshydratation. Diagnostic: fièvre typhoide. 1 semaine d'antibios intra-veineux. Et un petit bonhomme encore plus blanc, amaigri mais très courageux.

Fin mai: Daphnée se tape deux jours de vomissements suivi d'une semaine de grande faiblesse. Notre ami Benjamin, médecin (ouf, que c'est utile!), la visite quelque fois sur son divan de salon...et cette fois, pas besoin d'antibios, juste ben de la patience.

Première semaine de juin: Sacha prend le relais. Vomissements, diarrhée, fièvre. On dirait vraiment un disque qui finit pu de reprendre la même toune. Diagnoctic: la cr*^%$# de salmonellose On repart les antibios.

N'allez pas croire que ça nous affecte seulement nous. Nos collègues canadiens y goûtent aussi. En ce moment, alors que Sacha combat sa salmonelle, Christiane est hospitalisée à La Paz pour une parasitose, Janelle est en convalescence pour sa 4e salmonellose en 6 mois et Andrée-Ann poursuit des tests pour une gastritite secondaire à une infection intestinale. Et je vous rappelle que l'on est seulement 11 volontaires canadiens ici.

Maintenant, j'ai les numéros de cell de 3 médecins spécialistes. Je peux les joindre quand on en a besoin, jour, nuit, fin de semaine. Pas étonnant avec les honoraires que l'on paie... Pour vous donner une idée, jusqu''à maintenat, on a réclamé 5000$ aux assurances. On n'est sûrement pas le meilleur deal qu'ils aient fait!

On connait tous les conseils et trucs préventifs pas-possibles. Chaque fois, on les a revus avec les docs: pas d'eau, pas de fruits et légumes crus, désinfection au chlore, pas de 'tits jus en sac, pas manger dans la rue, laver ses mains 10x par jour, on cuisine maison...Mais on convient que plus le système est affaiblit, plus il est fragile à pogner tout ce qui passe. Et à cinq, disons qu'en plus la probabilité de se contaminer l'un-l'autre est plutôt grande.

Les crises de larme ont abondé, croyez-moi. On est écourés. Chaque fois, on se dit que l'on ne peut pas en prendre plus. Mais on continue... Plusieurs doivent penser qu'on est des fous finis. Peut-être en partie. On a pensé retourner au Canada, on y pense encore en fait. Chaque fois qu'il y en a un qui tombe sur le carreau, on y pense. Les médecins nous disent que nos corps vont finir par s'habituer aux bactéries locales. Honnêtement, après 7 mois, j'y crois de moins en moins...

Mais, faut croire qu'il y a beaucoup, beaucoup de positif dans notre vie ici... parce que le coeur y est toujours. Nous sommes, malgré tout, très heureux de vivre en Bolivie.

lundi 7 juin 2010

Personnages du voisinage (par Pierre-Luc)

Notre voyage est terre bolivienne est surtout fait de rencontres. Laissez-moi aujourd'hui le plaisir de vous présenter ceux qui ponctuent notre quotidien orurénien.

Il y a d'abord Carmen, qui tient la petite tienda voisine de notre maison. Les enfants adorent aller la voir à tous les jours afin d'effectuer les achats de base : lait, oeuf (avec parfois quelques plumes et quelques grains de paille!) et sucreries! C'est par le carreau de sa porte (que nous ne pouvons d'ailleurs franchir) qu'on s'adresse à elle en y allant d'un "Buenos dias señora Carmen". On l'entend alors arriver, clopinant et trainant des pantoufles avant d'y aller de son plus beau sourire.



Il y a aussi cette autre tienda, au coin de la rue: on y va pour sa bière! La propriétaire Angélica est fort sympatique, surtout depuis que je lui ai rendu SA bouteille. C'est qu'il faut comprendre qu'ici, les grosses bouteilles de bières sont "consignées", mais il est primordial que la bouteille retourne à SA propriétaire! Imaginez le drame alors qu'après un souper chez des amis, j'ai oublié SA bouteille. Dès que je passais devant sa tienda, elle y allait de sympathiques "MA BOUTEILLE!!". Il a bien dû se dérouler deux semaines avant que je lui rende cette fameuse bouteille. Inutile de vous dire que mes stratagémes étaient alors nombreux afin d'éviter ses appels désespérés: changer de côté de rue, presser le pas en regardant droit devant moi et faisant mine de ne pas entendre Sacha me dire: "Papa, la madame te parle!".

J'ai finalement rendue la bouteille à SA propriétaire et depuis, la relation est au beau fixe. Même si elle tente parfois de grimper le prix!

Il y a aussi Enrike, le chauffeur de taxi. Toujours ponctuel (c'est rare ici!) il va porter, chercher, porter et rechercher les enfants à l'école à chaque jour. Il est un chauffeur patient et courtois (ça aussi c'est rare ici!). Petit et un peu trappu, le visage rond ponctué de quelques poils de barbe, il semble incapable de faire du mal à une mouche. Pourtant, son surnom, "Piedra" (la pierre), cache un passé surprenant de champion national de boxe! La semaine dernière, d'ailleurs, il nous a raconté s'être servi de ses compétences à Cochabamba pour knocker un voleur de cellulaire. Aujourd'hui, il arbore une main droite enflée... alors que son adversaire, selon les dires d'Enrike, arborerait un nez cassé!

Il y a aussi Helena, qui chaque lundi, mercredi et vendredi vient donner un coup de pouce avec le ménage. Elle vient souvent accompagnée de sa fille Eveline qui, depuis, est devenue une bonne amie des enfants!

Mais il y a surtout Jorge et Anna-Maria, les propriétaires de la maison. Ils habitent presque avec nous, sur la même propriété. Ils sont nos voisins, nos conseillers, nos amis, nos grands-parents boliviens (bien qu'ils ne remplacent pas les vrais, évidemment! -message aux papis et mamies-).

Jorge est un travailleur acharné. Ingénieur de formation, il a perdu son emploi au CECI (l'organisme avec lequel nous sommes ici) il y a de cela quelques mois. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle il nous loue sa maison, alors qu'eux ont emménagé dans les "appartements" à l'avant de la maison. N'allez toutefois pas croire que le prix du loyer les laisse cousus d'or et d'argent. En fait, notre loyer sert exclusivement à défrayer les frais de scolarité et de loyer de leur plus vieux fils, Daniel, actuellement à l'université à La Paz. L'éducation est très importante pour eux, comme bon nombre de Boliviens. Il leur est donc très difficile de joindre les deux bouts.

Comme le malheur des uns fait le bonheur des autres, nos nombreux séjours à l'hopital leur ont donné un coup de pouce, Anna-Maria s'étant tranformée en gardienne auprès de nos enfants...et du chien!

Anna-Maria est, comme le veut la tradition, une femme au foyer. Bien qu'elle aurait aimé s'occuper de tout-petits en garderie, son mari (et l'époque) en avait décidé autrement.

Trois jours par semaine, d'ailleurs, elle cuisine pour le plus grand plaisir de nos papilles. Il faut savoir qu'une erreur médicale est à l'origine de son fillet de voix. Depuis, des montants exorbitants sont engouffrés dans ses soins de santé... les erreurs médicales ici sont rarement reconnues.


Plus d'une fois Jorge et Anna-Maria nous ont aidés et encouragés dans les moments difficiles. Je crois en fait qu'on s'appuient les uns les autres. Une chance pour nous qu'ils sont là et je sais aussi, pour l'avoir entendu de leur bouche, que nous sommes la meilleure chose qui leur est arrivée dans ces temps difficiles!


Autrement, depuis quelques semaines, les amitiés se multiplient: découvrir le "night-life" de Oruro aide. Ainsi, les Benjamin, Javier et autres oruréniens commencent à peupler notre quotidien... pour notre plus grand plaisir!


Gageons que le retour au Québec sera difficile!

samedi 22 mai 2010

La terre respire! (par Pierre-Luc)

En plus du désert de sel, notre séjour au coeur de la Bolivie s'est poursuivi avec cette fantastique visite des geysers du "Sol de la mañana". Il fallait donc se lever avant le soleil avant d'aller assister, pleins d'admiration, à cette manifestation de la force de la nature.

Bon visionnement!

vendredi 21 mai 2010

Et maintenant...le "front page" du Henriçois!!

Ah ben...là!!!!!

Je ne veux pas me vanter du tout!
Loin de moi cette idée.
Ceux qui me connaissent savent bien que je ne suis pas comme ça...
Je veux seulement vous partager ma grande fierté!!!

Nos concitoyens de St-Henri-de-Lévis pourront enfin arrêter de se demander où est-ce que nous sommes passés...

Que disent les amis du IGA Lapointe?
Le petit Jeannot?
Les chinois de chez Caron?
Rosaire?
Les scouts qui viennent chercher les bouteilles vides?
La madame qui passe le Public-Sac 2x par semaine?
Le déneigeur de notre parking?
Les henriçois, nouveaux et anciens, que l'on croisait au terrain de baseball, à la pharmacie, aux diners hot-dogs, au parc fleuri, dans les carrefours giratoires???

Tsé, la p'tite famille de la rue de la Gare, la maison jaune qu'ils ont fait agrandir y'a pas longtemps...
Ça fait un bout qu'on les a pas vus?
Pis en plus, il y du nouveau monde qui habite là...
Ils sont partis de même, sans rien dire????

Hey bien, maintenant, vous savez.
On est partis se prélasser dans un désert de sel, tuque sur la tête et sourire aux lèvres!!!

Bienvenus aux Henriçois sur notre blogue, joignez-vous aux membres!

On se revoit dans notre patelin en mars 2011...

jeudi 20 mai 2010

La familia se raconte dans le magazine Chatelaine du mois!


Les amis, courez vite chez votre epicier favori afin d' acheter le dernier numero de Chatelaine (juin 2010) avec Louis Morrissette en couverture. Vous y trouverez un super photo-reportage de 4 pages sur notre periple familial en Bolivie. Le ton est sympa avec de belles anecdotes...

J'aime beaucoup! Et je suis fiere aussi, je l' admets. Le magazine est disponible en offre speciale pour 1.99$ seulement!


Merci a Sophie pour le texte et Michel pour les belles photos. De gentilles personnes qui sont depuis devenus des amis.


Diffusez la bonne nouvelle, chers lecteurs!


(Vous aurez sans doute remarque' que j' ai perdu mes accents francophones...desolee. Moi qui est fana de la langue en plus. Mais mon nouvel ordi achete' en Bolivie, lui, il s' en balance:)

samedi 8 mai 2010

Le Bolivian Style (par Sandra)

Je dois rendre l'honneur à mon collègue et ami coopérant Tarik qui a inventé l'expression qui maintenant fait partie de notre vocabulaire usuel. Ces situations un peu absurdes ou illogiques typiques de la Bolivie, qui surprennent les petits Gringos que nous sommes, se classent maintenant dans le régistre du Bolivian Style. Des exemples...

Le Bolivian Style au quotidien
- Les micros, genre d'Econoline, qui se baladent sur l'autoroute avec leur cargaison de moutons vivants sur le toit....attachés par les pattes, placés au milieu de bicyclettes et de paquets divers. Tout un spectacle!

- Les gens qui pitchent des roches dans les fenêtres des maisons pour aviser qu'ils sont sur le trottoir et qu'ils veulent vous jaser. (Une sonnette, ça sert à ça, non?)

- Les tonnes de bloqueos qui surviennent sans avertir et qui perturbent les transports, déjà pas simples, en Bolivie. Des chauffeurs d'autobus qui bloquent la main pendant 2 jours pour revendiquer le droit de boire en conduisant (?!?) ou des cholitas qui s'assoient dans le milieu des rues du centre-ville pour revendiquer...on ne sait pas trop quoi!

- 8 personnes dans un char 4 places, du courant. Si il y a pas de place, ils iront sur le toit. Des dizaines de policiers dans les rues: ils ne diront jamais rien. Par contre, ils m'intercepteront moi, la petite blanquita, pour me demander si je me balade avec mon triangle rouge de sûreté et mon extincteur de feu dans mon char!!! À n'y rien comprendre.

- Quand l'hymne national part, tout le monde arrête de bouger, chante et solonnellement se met la main sur le coeur.


- Les prises de courant sont typiquement Bolivian Style. On doit souvent tenir la prise pour que ça marche, ce qui, disons-le, est très pratique. Si on accroche subtilement le fil, tout s'éteint. Et ça, c'est quand elles ne fondent pas ou qu'elles n'explosent pas!

- Au resto: les bières et liqueurs sont gardées au frigo, mais sont servies tablette (?!). Comment ça? Elles sont au frigo, mais ce dernier n'est pas branché...question de diminuer les coûts énergétiques. (Où serait-ce une manifestation d'une épatante conscience environnementale?)

- Au resto: ne partez pas avec votre idée toute faite. Car la moitié des plats inscrits sur le menu ne sont pas disponibles. Si vous commandez du lait, peut-être que la serveuse piquera une course pour aller vous le chercher au dépanneur d'en face.

- Le concept d'heure d'ouverture de magasins n'existe pas ici. Ils ouvrent vers 9hres et ferment autour de l'heure du diner...jusqu'au milieu de l'après-midi (14h, 14h30, 15h, 15h30???) C'est flou, me direz-vous? Oui, mais c'est de même. Tentez de revenir vers 15hres...vous verrez. Si vous êtes chanceux, ce sera ouvert, sinon...vous repasserez!

Le Bolivian Style au travail

- Les premiers vendredis de chaque mois: les gens qui travaillent dans les bureaux festoient. Ils boivent de la bière et jasent afin de bénir leur bureau pour le mois. Je pense que je vais instaurer ça au Québec....

- Un tunnel creusé dans le roc de la montagne est trop petit pour que l'autobus transportant des coopérants canadiens passe? Que fait-on? On enlève le rack du toit et...on passe flush!!! Les passagers ont eu la bonne idée de traverser à pied avant...au cas où!

- Mardi, je suis au bureau, le Docteur X dit qu'il passera vers 14 hres. Evidemment, il ne vient pas et il n'appelle pas. Mercredi matin, je l'appelle. Il viendra vers 16 hres. Evidemment, il ne vient pas et il n'appelle pas. Quand je l'appelle, son cellulaire est fermé. Il passe finalement au bureau le jeudi sans avertir!

- Une réunion prévue pour 9h ne commencera jamais avant 11h30...Bolivian Style oblige. Il y aura juste les canadiens qui seront là à l'heure et qui poireauteront à attendre patiemment les autres...qui finiront par venir. On ne sait pas quand, mais ils viendront.

-Pas une bonne idée de vouloir faire le plein d'essence le lundi matin avant d'aller au campo. Car souvent, le lundi matin, il n'y en a plus d'essence dans tout le Oruro métropolitain! On ne parle pas d'une ville-trou là...il y a quand même plus de 200 000 personnes qui vivent ici.

- L'alcool coule à flots dans le campo... difficile de tenir une réunion quand la fête est déjà pas mal avancée (on remet la réunion, c'est mieux) ou quand ce n'est pas le doc de garde qui a abusé un peu trop... une chance qu'il y a des internes pour garder le fort!

- Le médecin-directeur et moi avons prévu de partir 2 jours dans les communautés rurales de sa municipalité. La date venue, je pars donc à 6h30 pour me rendre à Santiago de Callapa, à 2h30 de char d'Oruro. Arrivée sur place: le médecin est pas là. Parti à La Paz pour 2 jours. Great! Je revire de bord...


À bientôt chers lecteurs. Nous continuerons de collecter pour vous les manifestations du Bolivian Style. Et merci ami Tarik pour les superbes photos.

samedi 24 avril 2010

Voyage au beau millieu d'une salière! (par Pierre-Luc)


La Bolivie semble parfois regrouper plusieurs pays. Nous avions déja fait cette constatation en comparant les villes comme La Paz aux villages du campo. En fait, bien plus que différents pays, nous avons souvent l'impression d'être dans deux mondes différents: la richesse de la capitale n'a aucune commune mesure avec la pauvreté de la campagne de l'altiplano, il en va de même pour la végétation, les palmiers et la jungle de certaines régions versus les arbustes rabougris des hauteurs andines.

Notre semaine de vacances allait bientôt nous permettre de confirmer à quel point la Bolivie est un pays de contrastes.

Le Salar de Uyuni

Imaginez la plus vaste réserve de sel du monde: 12 106 km2, du sel à perte de vue. Pendant la saison sèche, la blancheur du sel est telle qu'il devient difficile de le regarder sans porter des lunettes de soleil et pendant la saison des pluies, l'eau qui s'accumule à la surface reflète parfaitement le ciel de sorte qu'il est difficile de distinguer le haut du bas: l'horizon disparaît!




Quelques îles, qui semblent sorties de nulle part, trônent ici et là, dans le désert de sel. C'est le cas de L'Isla del Pescado, recouverte de milliers de cactus dont certains sont millénaires!




C'est donc dans ce lieu mystérieux que nous avons passé les premiers jours de nos vacances. Mais je vous entends déjà dire "d'où vient tout ce sel?".



Selon la légende, Atahualpa (sais pas qui c'est!) lacéra la poitrine d'une femme appelée Tunupa sur les pentes d'un volcan. Le volcan, aux pieds duquel nous avons d'ailluers dormi, porte désormais le nom de cette femme aux seins meurtris! Le lait qui coula alors de ses seins se répandit et forma le désert de sel.



En ce qui me concerne, j'étais sceptique! D'abord le lait maternel n'est pas salé (!!) et ensuite, j'aurais bien aimé voir la grosseur des seins de la madame pour que sa lactation arrive à couvrir 12 106 km2. Mais bon, va pour le folklore!
Les plus rationnels parmis nos lecteurs seront ravis de savoir qu'il existe une autre explication... disons... moins pittoresque, mais plus plausible.

Il y a 40 000 à 25 000 ans, le lac Minchin (à 3760 mètres d'altitude) recouvrait la majeure partie de la région. Lorsqu'il s'évapora, il laissa deux grandes concentrations de sel dont la plus grande, le salar de Uyuni. "Cette partie de l'Altiplano est endoréique (ses cours d'eau se perdent dans les terres); les dépôts de sel proviennent donc des minéraux lessivés des montagnes et accumulés au point le plus bas" (merci Lonely planet!)
Les plus rationnels parmis nos lecteurs se diront "il doit bien y avoir de l'argent à faire avec tout ce sel"! (on croirait entendre mon père!)

Et bien oui, certaines parties du désert sont exploitées et la production annuelle est estimée à prés de 20 000 tonnes dont 18 000 tonnes destinées à la consommation humaine, le reste sert au bétail...(merci encore Lonely Planet) Et non, le sel ne sert pas à déglacer les routes ici!


Finalement, au milieu de ce paysage magnifique et insensé, les explications scientifiques ne sont que bien peu de choses et on en vient à croire que l'endroit est magique. Notre condition humaine devient bien relative: on se sent tout petit face à ce désert immaculé, en fait, on se sent comme un grain de sel dans l'univers (où dans une salière!)


vendredi 23 avril 2010

Les transports en "commun"

Un dimanche soir en Bolivie, dans un petit village au millieu de nulle part: panne de voiture, l'alternateur semble avoir rendu l'âme.

Qu'à cela ne tienne, la chance est avec nous, un autobus part pour Oruro dans quelques minutes. Voici donc un petit extrait de ce voyage de 2h30!

Bon visionnement!

mardi 20 avril 2010

La télévision communautaire de Belen de Andamarca (par Sandra)


Un certain soir de la semaine dernière, je me trouvais à Belen de Andamarca pour un séjour de 2 jours. Belen est une des municipalités dans lesquelles on travaille avec le projet. C'est la plus reculée de nos 6 municipalités et la plus démunie aussi.


Alors, après notre journée de boulot, j'étais à prendre le tradicionnel thé avec le personnel de santé de l'hôpital. Nous regardions la télévision, cadeau qu'ils se sont offerts pour passer le temps dans ce village où il n'y a pas grand chose à faire à partir du moment où le soleil se couche. Pas de lampadaire ici, seulement l'éclairage de la lune. Et un froid assez costaud avec l'hiver qui s'installe tranquillement, pas envie de traîner dehors.


La télévision nous offrait un 'ti-téléroman local pas super-bon. Après une dizaine de minutes à regarder ça, le docteur Poma, que l'on voit sur la photo, prend son téléphone-cellulaire. On l'entend alors dire: "Est-ce que tu voudrais changer de poste pour Fox Sport? C'est pas super intéressant ça."


Hein??!!


Docteur Poma m'explique qu'il vient d'appeller à la mairie, où le policier du village, tient les reines de la manette! Quand il change de poste, les quelques TV du village changent toutes en même temps!!!


Le policier Johnny de répondre au Docteur Poma : "Je peux pas changer de poste toute suite, Mme Unetelle l'aime ben ce programme là. Quand il va finir, je vais changer de poste."


Et les infirmières qui se trouvent avec nous de rajouter: "Oh non!! Pas encore du sport! Nous, on veut les nouvelles!"


"On pourrait peut-être faire en alternance un soir de sport et un soir de nouvelles?" Ils jasent de comment ils pourraient tous y trouver leur compte.


Finalement, à la fin du téléroman-quétaine, les postes se sont mis à changer tranquillement vers le canal de nouvelles. Dans tout le Belen de Andamarca.


Je ne sais pas si certaines personnes se sont mis à bouder dans leur salon, mais moi j'ai vraiment ris devant la bizarreté de la situation!!


Et vous les amis, dites-moi, combien de télévisions avez-vous dans votre maison???


samedi 27 mars 2010

Photos de Michel Huneault sur le projet Aguayo (par Sandra)


En décembre dernier, nous avons reçu la visite de Michel Huneault, photographe (et maintenant notre ami aussi!). Michel a accompagné quelques volontaires du CECI sur le terrain afin de capter des images de notre boulot. Il a suivi l'équipe du projet Un Aguayo dans deux municipalités, soit Belen de Andamarca où le projet s'implante actuellement et Curahuara de Carangas, là où le projet est né il y a un peu plus de 3 ans.

Voici le lien pour voir les magnifiques photos de Michel sur 3 projets du CECI en Bolivie. Les 72 premières couvrent le projet Aguayo. Vous verrez au bas des photos, Michel a écrit des explications sommaires.

http://www.michelhuneault.com/ceci_michel/index.html

Bonne visite et j'attends vos commentaires!

vendredi 26 mars 2010

Enfin...des photos de la nouvelle maison de naissance de Curahuara!

Hola mes amis lecteurs de notre blogue!

Je profite de mon charmant séjour de 5 jours dans mon hopital d'Oruro pour mettre du nouveau sur le blogue. J'ai été attaquée par la fièvre thyphoide, une salmonelle (encore!!!) qui se complique au niveau systémique. La même shnout qui a frappé mon 'ti mari il y a un mois. On partage tout, nous.


Enfin, merci à PL de m'avoir prêté l'ordi ce soir...le temps est un peu long ici. Faut croire par contre que je vais mieux si j'arrive à m'assoir et à vous écrire. Bonne nouvelle, non?

Je vous partage donc les photos de la nouvelle maison de naissance de Curahuara de Carangas. Vous vous souvenez, celle où on a travaillé fort fort? (voir le blogue ce ce sujet pour ceux qui l'ont manqué : «J'ai rêvé d'unRona...»)




La chambre de naissance: Avant les rénos

Après les rénos : c'est beau, hein?!




La salle de bain.....


Avant Après




La nouvelle cuisine, pratique et vivante

L'entrée intérieure, vers la cuisine





Deux coopérantes fières de leur travail !

Une des 3 belles murales sur le mur extérieur



Visite de la délégation canadienne, Uniterra et ACDI, avec les autorités locales
Inauguration et bénédiction de la maison de naissance avec un rituel traditionnel bolivien.



Voilà!
Et bientôt... les photos de la 2e inauguration, celle de Totora, qui s'est tenue le 21 mars:)

samedi 13 mars 2010

Notre maison (par Pierre-Luc)

Matisse vous fait visiter (avec de nombreux détails!!) sa maison de Bolivie. Suivez-le dans cette visite guidée digne de l'émission "Ma maison Rona"... Bonne visite!





Notez que le tournage a été effectué au début janvier... il y a longtemps que notre sapin ne trône plus dans le salon!

vendredi 12 mars 2010

L'histoire de la porte à grande portée (par Sandra)

Enfin.


Je célèbre en mon fort intérieur une belle victoire.

Je célèbre l'ouverture d'une porte dans un mur de brique. Et oui, vous avez bien lu. C'est que cette porte, on l'a défendue bec et ongle, on l'a négociée serrée et on l'a gagnée. Pas pour nous, mais pour les femmes de la communauté de Totora.



Cette porte, c'est la porte indépendante vers l'extérieur pour la nouvelle salle d'accouchement humanisé de Totora. C'est la porte qui permettra aux femmes et aux familles d'entrer discrètement dans leur lieu de naissance, de ne pas affronter leur peur de l'hopital, de se sentir le plus possible comme chez-soi. C'est la porte qui leur permettra d'entrer et de sortir à leur guise, de jour comme de nuit, sans passer devant les docs et les patients, sans fraterniser avec les microbes des autres. C'est la porte qui, nous pensons, leur donnera envie de venir accoucher dans la salle de naissance humanisée du Projet Un aguayo.

Petite histoire d'une porte à grande portée.

Décembre: nous visitons le chantier de construction de l'agrandissement de l'hopital de Totora, offert par le gouvernement canadien. Nous constatons que ce qui est prévu pour être la salle d'accouchement humanisé ne correspond pas du tout à ce que les femmes de la communauté ont exprimé. Les femmes veulent un lieu chaud, intime, commode, où peut se réunir toute la famille. Avec une petite cuisine, une entrée indépendante de l'hopital. Car ici, les habitants ont peur de l'hopital.¸Ils n'ont pas confiance, ils ne veulent pas y aller. D'ailleurs, à Totora, 75% des femmes accouchent à la maison dont au moins 50% seules avec leur mari. Les taux de mortalité maternelle et infantile sont dans la région les plus hauts de tous les Amériques, après Haiti.

Voilà donc, nous constatons que les plans semblent avoir été fait dans le but unique de remplir la nouvelle réquisition du gouvernement d'Évo Morales, soit d'avoir une salle d'accouchement interculturelle (ou humanisée) afin que les femmes puissent y accoucher selon leurs coutumes, selon leurs désirs. Alors, ils en ont mis une. En plein milieu de l'hopital, avec une seule fenêtre qui donne sur la salle d'attente, pas de salle de bain, sombre et à peine plus grande qu'un garde-robe Walk-in. Bravo.

Décembre-janvier-février: Nous enchaînons les lettres, les rencontres, les lettres, les visites, les téléphones, les lettres. Nous demandons à changer le lieu de la salle d'accouchement humanisé et de l'interchanger avec la salle d'hospitalisation qui elle sera beaucoup plus vaste, au soleil, pleine de fenêtres, avec une salle de bain. Parfait. Il ne manquera qu'à ajouter une porte indépendante et le tour est joué.

Ah, mais là, ça ne pouvait être si simple. Toute qu'une étape qu'ouvrir cette porte! Le directeur du SEDES (département de santé de Oruro) est venu avec nous sur le chantier pour autoriser les changements demandés. Tous. Sauf la porte. Pourquoi donc, me direz-vous? Parce que, selon lui, le fait de construire une entrée indépendante renforcera l'idée que la médecine moderne est séparée du volet de médecine plus traditionnel.

«Il faut travailler ensemble! Partager les mêmes lieux, les mêmes entrées! Passer ce message d'unité à la population!»

Mais oui. Pour moi, collaborer ensemble est bien distinct que de travailler soudés, collés, un par-dessus l'autre. Parce qu'il ne croit pas que les docs vont littéralement engloutir la sage-femme traditionnelle? Parce qu'il croit que les gens ne vont plus être terrorisés à l'idée d'entrer dans l'hôpital seulement parce qu'on leur dit que quelque part en dedans il y a une sage-femme traditionnelle qui les attend? Ben voyons. Il pense que les familles vont être à l'aise d'entrer et de sortir à toute heure du jour pour venir visiter la maman qui vient d'accoucher? Alors qu'ils n'entrent même pas dans l'hôpital quand ils sont malades et ont besoin de se faire soigner? Ils ont peurs des médecins et de la médecine moderne. Si on vise une augmentation du taux de naissance en centre de santé, on ne devrait pas se donner toutes les chances?

Nous avons alors convenu que nous offririons 5000 Bolivianos pour effectuer les changements de locaux, installer la salle de bain et la porte. Nous payons déjà pour l'équipement de la salle d'accouchement et le salaire de la sage-femme. Alors si toutes nos réquisisions étaient prises en compte, on allait majorer notre aide au financement. Tous ces détails ce n'est pas pour moi, pas pour le projet non plus, mais pour les femmes et les familles de la communauté. Pour qu'ils se sentent bien, à l'aise, comme chez-eux, tranquilles.

Mars: Le maire nous a dit la semaine dernière qu'il ne paierait pas pour la porte faute de sous et que nos 5000 Bolivianos ne suffiraient pas pour toutes nos demandes. Alors, pas de porte. Mais il voulait quand même nos 5000 Bolivianos pour payer la salle de bain. Hum.... dilemne. Nous avons contacté le «financiador canadien» pour l'aviser, voir ce qu'on allait faire....payer, changer pour une salle meilleure mais sans entrée indépendante ou simplement se retirer du projet??

Et c'est finalement jeudi dernier, après 3 mois de marchadange, que le dossier de la porte a abouti. J'ai eu une réunion avec l'architecte du chantier et le responsable administratif du chantier. Ils avaient déjà engagé nos 5000 Bolivianos dans de la main-d'oeuvre alors que maintenant on se questionnait à savoir si on demeure dans le projet de construction ou non... Petit problème. Alors, la compagnie a décidé de payer la fameuse porte en réduisant les dépenses ailleurs sur le chantier. 1300 Bolivianos pour acheter la porte contre 5000 Bolivianos en don du projet... Leur perte est quand même moins grande. Et en plus, les madames sont contentes.

L'inauguration (enfin) de l'agrandissement de l'hôpital de Totora aura lieu ce dimanche, le 21 mars. On devrait même recevoir la visite du président bolivien Evo Morales. Je vais certainement contempler la fameuse porte du coin de l'oeil, un petit sourire en coin, durant le discours du préseident sur la nécessité de centrer les soins de santé sur les besoins de la population...

jeudi 11 mars 2010

Article sur notre périple paru dans «Le Soleil» de Québec


Pour les petits retardataires qui n'auraient pas eu la chance de le lire... un bel article paru juste avant notre départ en novembre dernier.


mardi 2 mars 2010

La jour de la Pachamama (par Sandra et Pierre-Luc)


La semaine du célèbrissime Carnaval d'Oruro se termine le mardi par la Ch'alla à la Pachamama, la fête à la Terre-Mère. Tous les Boliviens décorent et célèbrent ce qui leur est cher... la maison, la voiture...le tout en compagnie de la famille avec qui ils partagent le rituel, le souper et beaucoup beaucoup de bière!


Voici comment nous avons été initiés au rituel de remerciement à la Pachamama!

Cliquez sur le lien: http://www.youtube.com/watch?v=XMW9rL7BMpA

jeudi 25 février 2010

Le projet Aguayo : où on en est maintenant. (par Sandra)

Je suis ici depuis 3 mois maintenant. Chaque mois, Ruth, Jen et moi, ont fait le point sur l'avancement du projet dans chacune des 5 municipalités. Il y a beaucoup d'informations à collecter, on revoit nos plans de travail, on planifie nos activités pour le prochain mois. Le projet est vaste, nous travaillons ensemble, mais on a quand même chacune nos mandats.

Un résumé du mien:

- appuyer l'implantation d'une équipe interculturelle (médecins + médecins traditionnels/sage-femme) et d'une salle d'accouchement interculturelle dans chacune des municipalités.

- Renforcement des capacités via des ateliers et des "intercambios" pour les équipes médicales, les sages-femmes, les médecins traditionnels et les techniciens municipaux.

- Évaluer et renforcer les rôles et les responsabilités des techniciens municipiaux responsables du projet Un Aguayo.

À Curahuara de Carangas: nous avons inauguré la nouvelle maison de naissance ce mardi en compagnie de la délégation canadienne, la municipalité, le conseil municipal, les autorités originales, la Mancomunidad Aymaras sin fronteras, le groupe de mamans de Curahuara, l'association des md traditionnels et l'équipe de santé de l'hopital. (photos à venir sous peu)

Dans les autres municipalités, soit Corque, Belen de Andamarca, Huayllamarca et Totora, les salles d'accouchements interculturelles (à l'extérieur de l'hopital ou dans l'hopital mais avec une entrée indépendante) sont en construction et devraient être terminées en mars. Auparavant, l'équipe du projet a réalisé une étude sur les besoins de femmes de chacune des communautés. Les femmes veulent un lieu qui ressemble à leur maison, un lieu chaud, accueillant, avec une entrée indépendante, de la place pour leur famille, une cuisine et un matelas au sol pour y accoucher. Elles veulent pouvoir choisir l'intervenant qui les assistera, soit la sage-femme ou le médecin. Nous motivons donc les troupes de contractants, on voit à ce que les plans respectent les besoins des femmes (sinon, on fait des lettres et des tonnes de représentations!), on achète du matériel.



Nous sommes en plein processus de recrutement de sages-femmes traditionnelles. À Curahuara, Totora et Belen de Andamarca, les entrevues ont été réalisées avec les familles et les sages-femmes. Une sage-femme par municipalité a été engagée. Reste les entrevues à Corque. Mais on a de la difficulté à rejoindre le md directeur pour planifier notre visite. Difficile ici les communications. À Huayllamarca, pas de sage-femme traditionnelle... l'équipe de santé a donc opté pour se former à la vision humanisée et interculturelle.


Nous avons amorcé à dans toutes les municipalités, sauf Corque, une série de 6 ateliers de renforcement de compétences pour les médecins traditionnels. Selon la nouvelle politique de ssanté interculturelle d'Évo Morales, chaque centre de santé devrait compter une sage-femme traditionnelle et un md traditionnel. L'idée est géniale et innovatrice, mais par contre, la façon de faire n'est pas établie quant à la rémunération (rien n'est prévu en ce moment... c'est du cas par cas!), l'intégration, la formation...

Donc, suite aux 6 ateliers, nous appuierons les groupes de md traditionnels dans leur processus de reconnaissance auprès du département de santé d'Oruro. Nous sommes donc à réaliser des listes de md traditionnels, faciliter la création d'associations.





Un nouveau problème (de taille) vient de se pointer le bout du nez: nos animateurs, l'ancien vice-ministre de la md tradicionale et une nutritionniste andine, viennent de nous larguer après s'être décommandés 3 fois lors des 4 derniers ateliers prévus!! C'est vraiment dommage, car Don Savino, l'ancien vice-ministre, est vraiment un excellent animateur et a des connaissances très solides. Mais il n'était pas motivé, pas fiable plus qu'il faut, car il souhaitait une rétribution financière plus grande... Alors là, on a 3 fins de semaine consécutives de programmées pour ces ateliers...mais on n'a plus d'animateurs!!! On est en ce moment en recherche active.


Je vais proposer au cours du prochain mois une reformulation pour les technicien-nes municipaux du projet. En ce moment, une personne qui travaille à la municipalité est responsable du projet pour sa région. Nous offrons une rétribution financière. Par contre, ces gens sont déjà très occupés avec leur travail à la municipalité, ils n'ont pas de temps à mettre sur le projet et plusieurs s'y connaissent peu en santé et peut-être même qu'ils ne s'y intéressent pas tellement non plus. En fait, ça ne fonctionne pas du tout. Et selon moi et le reste de l'équipe, nous avons absolument besoin d'un responsable sur place en tout temps, qui peut suivre l'avancement (ou non) du projet, motiver les gens, rester connecter avec les familles de la communauté. Pour nous qui voyageons quelques jours par mois dans les communautés, c'est impossible d'arriver à être aussi efficaces, sur les suivis notamment. On se réunit, la municipalité ou l'équipe de santé dit qu'ils feront ci ou ça...mais comment assurer le suivi? Quand en plus, les communications sont peu efficaces??? Pas d'internet et des lignes de cellulaires qui lâchent tout le temps...et ça, c'est quand il y en a!

Alors, voilà où on en est en ce moment. Il y a une 6e municipalité qui fait son entrée dans le prochain ce mois-ci, Santiago de Callapa. On ne chôme pas ici!!!



samedi 20 février 2010

J'ai rêvé d'un Rona... (par Sandra)

Je reviens de 8 jours de travail-de-jus-de-bras à Curahuara de Carangas où nous avons, ma collègue Jen et moi, donné de notre coeur et de nos muscles pour rénover une partie de l'ancien hôpital afin d'y déménager la «Wawa yurin uta». Pour plus d'espace et plus de commodités, dont une salle de bain. Ce qui, avouons, est quand même un ajout intéressant.

Mais tout ce beau travail est la somme de multiples aventures plus abracadabrantes les unes que les autres. Car faire de la réno sans un Rona, dans un village qui se trouve à 3 heures de ce qui peut porter le nom de ville, c'est un moyen casse-tête. Certes, il y a quelques patenteux qui peuvent vous fournir des trucs manquants... mais vous aurez franchement besoin d'activer votre système D et votre patience. L'efficacité est un concept, ici, plutôt relatif!



Avant de nous aventurer pour une semaine à Curahuara, nous avons arpenté pendant 3 jours les rues de Oruro afin d'acheter ce qui se trouvait sur notre 'tite liste rédigée par le contracteur. Vous auriez dû voir ça! 2 'tites «gringas» qui fouillent les magasins d'outils (qui ressemblent plus à des dépanneurs qu'à des magasins) en cherchant des cossins de construction, en espagnol, sans vraiment comprendre ce qu'elles cherchent. De toute beauté!




«Una barra en T por el entragaluz (quelle grandeur?! quelle largeur?! J'en sais rien , moi!!)... un tuyau de PVC de 3 po avec un coude au 45° (hein?!)»

La vie est remplie d'occasions d'apprentissage. Là, vraiment, je me sens plus cultivée!

Nous voilà donc à Curahuara après avoir organisé le stock sur notre pick-up et surveillé le tout au fil des 3 heures et demie qu'à duré le voyage. Le contracteur étant absent et introuvable à notre arrivée, nous avons nous-même déchargé notre cargaison de peinture, de bois de plancher, de stuco et de ciment. Aidée de la sage-femme et de l'employée d'entretien...et de deux enfants!


Puis, pendant 8 jours, le jour de la marmotte...du grattage de peinture, du sablage , du peinturage, du lavage...et aussi des rires, du lama, du poulet et des 'tits jus en sac, de la musique tinku, des courses au matériel manquant... et surtout, de la débrouillardise!!
Vous n'avez pas de ciseaux pour couper vos semblants-de-plats-tupperware pour faire votre découpage? Pas grave! Utilisez une scie pour couper vos 2 litres de plastique.


Vous n'avez pas d'échelle digne de ce nom pour peinturer le haut des murs? Pas grave! Montez sur un genre d'échafaud de fortune, fait en bois qui grince et qui shake en priant pour qu'il ne cède pas sous votre poids. Une chance que vous avez perdu 10 lbs depuis votre séjour en Bolivie.



Votre contracteur coupe le trou beaucoup trop grand pour le skylight que vous avez acheté? Pas grave! Il refera la partie manquante du plafond. Mais, le gyproc ne se trouve pas à Oruro? Pas grave! Il refera le plafond avec de la cage à poule, de la paille et de la poudre de craie.



Vous désirez laver le plancher mais il n'y a pas de moppe? Pas grave! Sacrifiez votre chandail qui sera attaché au bout d'un bâton. En fait, ne croyez pas que c'est typique de la campagne, tout le monde fait ça ici en Bolivie.

Vous n'avez pas assez de pinceaux pour réaliser votre jolie murale extérieure car, heureusement, beaucoup de femmes de la communauté y participent? Pas grave! Retrouvez votre coeur d'enfant et faites de la peinture à doigt.



Vous désirez écouter de la musique locale mais votre fil de radio n'a pas de fiche? Pas grave! Entrez le fil dans la prise afin qu'il ressorte de l'autre côté, gossez un peu le tout (honnêtement, je n'ai pas retenu la manoeuvre). Et si le fil pend, rendant votre structure vacillante, posez un marteau sur un amas de parquet, en dessous du fil. Vous verrez, ça fonctionne!


Jen et moi sommes pas mal fières du travail accompli. Merci à ma petite famille venue nous aider durant le week-end avec beaucoup de coeur et d'ardeur. Plusieurs femmes sont venues visiter et sont enchantées de ce nouveau lieu, plus commode, qui sera leur nouvelle maison de naissance. Reste à terminer des petits détails (on repart à Curahuara demain)... et des dizaines de petits bébés pourront naître dans ce lieu humain, chaleureux, pratique...dans lequel il y aura un peu de nous.